Séance Scolaire ouverte au public
Monument du 7e Art et de la bonne humeur contagieuse, Singin’ in the Rain, une production MGM, appartient au sous-genre de la comédie musicale qui se caractérise par un ancrage dans le milieu du cinéma : la romance, la gaieté ou les situations loufoques s’y expriment avec une vigueur et un naturel déconcertants au travers de danses requérant des performances et une chorégraphie hors pair, des chants aux paroles signées Arthur Freed et une intrigue qui se déroule partiellement dans les coulisses d’un studio.
L’histoire se passe au moment de la transition du muet au parlant, présentée comme une révolution subite à laquelle furent confrontés des artisans talentueux.
Hollywood, à l’époque même où cette industrie prend conscience de certaines de ses limites (ce n’est que quatre ans auparavant, en 1948, qu’a lieu le procès antitrust au cours duquel la Cour suprême reconnaît l’illégalité des pratiques de la Paramount), exhibe sa propre dimension mythique tout en la consolidant sous les atours d’une critique et dénonce l’illusion du synchronisme entre un corps et une voix tout en la produisant avec une grande efficacité, la voix chantée de Debbie Reynolds étant même à une occasion imperceptiblement doublée par celle de Jean Hagen qui interprète dans le film le rôle d’une vedette à la voix de crécelle.
Alain Boillat (CEC, Unil)